Les mérites du numérique sont de plus en plus vantés comme une alternative plus  » verte « , avec les entreprises qui prônent une démarche  » zéro papier  » grâce à la facture numérique, le suivi de ses comptes bancaires en ligne, le journal en ligne, livre sur tablette, etc. Nous voyons tous, nos supports se digitaliser avec un gain de temps, une réduction des coûts et l’impression de faire une bonne action environnementale. Cependant, abandonner les supports matériels sur papier au profit des documents numériques, n’est pas la solution la plus évidente pour économiser les ressources naturelles.

Les avantages et les limites du papier

Le premier avantage du papier, reste sa durée de vie. Si l’on prend quelques précautions, le papier permet de conserver des données sur une durée presque illimitée. Tandis que dans le numérique, les disques durs d’ordinateurs ne sont jamais épargnés d’une panne ou d’un accident, tout comme les espaces de stockage en ligne ou les adresses électroniques qui peuvent être la cible de pirates. Dans le temps, le papier reste donc le support de stockage le plus sûr.

De plus, lorsqu’un utilisateur revient plusieurs fois consulter son document en version papier (autant de fois qu’il le désire), cela ne pèse pas sur son empreinte énergétique. Par exemple, consulter plusieurs fois sa facture imprimée sur papier, ne coûte rien. Mais, lorsque vous l’ouvrez en version numérique, il y a une nouvelle navigation, voire un téléchargement, sachant que  » le poids  » d’une seule recherche Google est déjà estimé à 10 g en équivalent de carbone.

Toutefois, la fabrication et l’acheminement du papier lorsqu’il n’est pas recyclé, sont des processus qui consomment énormément de ressources. Ainsi, 20 millions d’arbres sont coupés chaque année, pour produire du papier, sans compter toute l’énergie indispensable pour le blanchir, l’imprimer et le transporter. Des études montrent que c’est en fin de vie, sur le recyclage des matériaux, que l’utilisation du papier devient plus écologique. Avec l’existence de filières efficaces, le papier reste en effet, bien plus facile à recycler que les composants des appareils électroniques.

Les avantages et les limites du numérique

Le numérique offre beaucoup d’avantages, notamment en termes pratiques. Il permet la consultation rapide de documents, avec une réelle facilité d’envoi et l’accès à un nombre d’informations quasiment illimité sur internet. Il est bien plus facile d’effectuer une recherche sur internet ou dans sa boîte mail, que dans ses archives papier, tout comme il est aussi bien plus rapide et moins cher d’envoyer un e-mail que d’écrire un courrier.

Malgré leurs avantages, les supports numériques ne sont pas plus écologiques que le papier. Chaque visionnage, envoi, téléchargement et stockage d’un document, est une action consommatrice d’énergie. Cette consommation est multipliée par trois, lorsque la même facture est conservée à la fois dans la messagerie, sur le disque de l’ordinateur ainsi que chez le fournisseur.

Ensuite, bien que le document soit conservé de façon virtuelle, le numérique n’est pas si immatériel que cela. Pour pouvoir visionner quelque chose, l’utilisation d’autres supports s’avère indispensable : ordinateurs, tablettes, téléphones portables, etc. Ces supports comparativement au papier, ont l’impact environnemental le plus important, aussi bien dans les étapes de fabrication que d’utilisation et de recyclage. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, 75 % des déchets d’équipement électriques et électroniques ne sont pas recyclés. C’est un poids qui prend de l’ampleur avec la tendance qui amène les gens à changer de support régulièrement, même s’il est encore en état de marche.

Le verdict

En conclusion, il est vraiment difficile de trancher, car le papier et le numérique sont indispensables et complémentaires. Une étude des experts d’EcoArt, démontrerait qu’au-delà de 12 minutes de visionnage d’un document sur écran, la version papier serait plus écologique.

Au final, le meilleur moyen de faire baisser la facture énergétique, reste de faire évoluer nos pratiques et nos comportements en y intégrant du bon sens.